La reconstruction
post-séisme
Rapidement les familles ont été logées dans des tentes distribuées par l’état ou fabriquées localement avec les moyens du bord. Nous avons ensuite donné des matelas, des couvertures et des denrées alimentaires qui étaient acheminés par camion depuis toutes les villes du Maroc.
Avec Rachid Mandili, président de l’association de développement de Tizi n’Oucheg, nous avons immédiatement réfléchi à la suite…
Quels besoins ? Quelles conséquences ? Comment anticiper ?
La réponse qui nous a été donnée est que l’urgence pour les habitants n’est pas dans la reconstruction mais dans l’éducation de leurs enfants.
Dans la zone de l’Atlas sur laquelle nous intervenons (commune de Setti Fatma) il y a 62 villages, 4 sont détruits principalement du fait des éboulements. A Timichi, tout le monde est encore sous la tente, à Bouyzgarn, chaque famille dont la maison est habitable, accueille 4 autres familles (une par pièce), à Aguard, beaucoup d’habitants ont trouvé refuge chez des membres de la famille à la ville ou dans la vallée. La plupart des familles touchées ont reçu une indemnité mensuelle pour les dépenses courantes et attendent les subventions de l’état pour rénover leur maison ou la reconstruire ailleurs.
Avec Rachid Mandili, la priorité s’est axée sur la construction d’un collège pour les jeunes du plateau de Timenkar qui n’avaient pas pu faire leur rentrée, faute d’établissement. En octobre, après avoir obtenu l’aval des autorités, nous lançons les recherches de financement, les autorisations, la constitution des équipes de travail (artisans, architectes, bureaux d’études) la recherche de partenaires. Un travail fastidieux et rempli d’inconnu du fait de la situation exceptionnelle dans laquelle nous évoluons.
Notre objectif est de construire en matériaux locaux un complexe pédagogique qui répondra aux besoins des habitants du plateau de Timenkar dans la perspective d’un développement durable de leurs communautés villageoises. Après un long parcours du combattant nous obtenons enfin le permis de construire et le financement de ce magnifique projet. Les élèves ont démarré les cours dans un établissement temporaire pour cette année et pourront intégrer le collège de Timenkar à la rentrée prochaine.
Parallèlement à ce projet de collège, nous menons plusieurs actions en lien avec les communautés locales :
- Le projet Tadamoun pour les femmes et les enfants : des jeunes citoyens engagés de Marrakech et Tanger animent dans les villages des ateliers créatifs (broderie, dessin, écriture, sport) pour redonner une dynamique positive et effacer les traumatismes.
- Le projet Sofa : les femmes des villages de notre réseau « 99 Femmes Maroc » ont tissé, cousu, tricoté des couvertures et vêtements chauds pour les victimes du séisme. Elles sont fières de pouvoir participer à cette chaine de solidarité.
- Le projet Tigmi : Nous soutenons et organisons des chantiers de construction en pierre/terre pour des familles qui ne reçoivent aucune subvention et n’ont pas trouvé de solution de logement.
- Le projet Ifalan : Ayant dû annuler le festival Ifalan de Tata en Octobre 2023, nous prévoyons d’organiser d’autres festivals dans plusieurs lieux à partir du mois de Juin 2024.
Plus que jamais nous restons sur le terrain, à l’écoute des habitants en gardant une vision à long terme pour un modèle de développement durable autant pour les communautés que pour l’environnement exceptionnel dans lequel elles vivent aujourd’hui.
The families were quickly housed in tents distributed by the state or made locally with the means at hand. We then gave mattresses, blankets and food that were transported by truck from all the cities in Morocco.
With Rachid Mandili, president of the Tizi n’Oucheg development association, we immediately thought about what to do next…
What needs? What consequences? How to anticipate?
The answer we were given is that the emergency for the inhabitants is not in the reconstruction but in the education of their children.
In the Atlas area where we are working (commune of Setti Fatma) there are 62 villages, 4 are destroyed mainly due to landslides. In Timichi, everyone is still in tents, in Bouyzgarn, each family whose house is habitable, welcomes 4 other families (one per room), in Aguard, many inhabitants have found refuge with family members in the city or in the valley. Most of the affected families received a monthly allowance for current expenses and are waiting for state subsidies to renovate their homes or rebuild them elsewhere.
With Rachid Mandili, the priority was to build a college for young people from the Timenkar plateau who had not been able to start school due to a lack of an establishment. In October, after obtaining approval from the authorities, we began looking for funding, obtaining authorizations, setting up work teams (craftsmen, architects, design offices) and looking for partners. A tedious job full of unknowns due to the exceptional situation in which we operate.
Our goal is to build an educational complex using local materials that will meet the needs of the inhabitants of the Timenkar plateau with a view to sustainable development of their village communities. After a long obstacle course, we finally obtained the building permit and funding for this magnificent project. The students have started classes in a temporary establishment for this year and will be able to join the Timenkar middle school next year.
In parallel with this middle school project, we are carrying out several actions in connection with local communities:
The Tadamoun project for women and children: young committed citizens from Marrakech and Tangier lead creative workshops (embroidery, drawing, writing, sports) in the villages to restore a positive dynamic and erase trauma.
The Sofa project: the women from the villages of our “99 Femmes Maroc” network have woven, sewn, knitted blankets and warm clothing for the victims of the earthquake. They are proud to be able to participate in this chain of solidarity.
The Tigmi project: We support and organize stone/earth construction sites for families who do not receive any subsidies and have not found a housing solution.
The Ifalan project: Having had to cancel the Ifalan festival in Tata in October 2023, we plan to organize other festivals in several places from June 2024.
More than ever, we remain on the ground, listening to the inhabitants while keeping a long-term vision for a sustainable development model for both the communities and the exceptional environment in which they live today.